L’ombre d’une photographe, Gerda Taro aux éditions du Seuil, 2006

La première page de L’ombre d’une photographe... est une illusion. L’auteur relate sa rencontre avec Gerda Taro à Paris où, à plus de 90 ans, elle vit entourée de ses clichés de chats. Le 25 juin 1937, à la veille de ses vingt-sept ans, Gerda Taro, reporter photographe, est tuée alors qu’elle vient de couvrir les violents combats de Brunete. Qu’est-il resté de celle que les soldats républicains appelaient la pequeña rubia, cette jeune femme dont le poète espagnol Rafael Alberti disait qu’elle avait «le sourire d’une jeunesse immortelle» ? Pendant des années, son souvenir n’a survécu que dans l’ombre de celui de Robert Capa, dont elle avait été la compagne.
Partir aujourd’hui à la recherche de Gerda Taro et de son oeuvre longtemps disparue, ce n’est pas seulement faire revivre une ombre. C’est, à travers le portrait d’une artiste convaincue de participer à la construction d’un monde meilleur, remonter aux origines du photo-reportage tel qu’elle et ses amis (Capa, David Seymour, André Kertész) le concevaient. C’est s’interroger sur le sens de la photo prise comme une tentative de langage universel. C’est, en suivant l’itinéraire d’une femme belle, libre, engagée, retrouver les formidables espoirs et les terribles angoisses des années qui ont précédé la Deuxième Guerre mondiale.

"S’il fallait définir Gerda par un seul mot, ce serait celui qui manque cruellement sur le monument de Leipzig : liberté. Un mot qui exclut justement la soumission à toute discipline de parti. Parce que sa vie c’est cela : sa liberté de femme, sa liberté de corps, sa liberté d’esprit."

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